Le pape François bénit une icône du Christ Sauveur réalisée à Bethléem

Publié le: February 27 Mon, 2017

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ROME / BETHLEEM – Dimanche 26 février 2017, le Pape François a visité l’église de tous les Saints pour la célébration du 200ème anniversaire de la présence anglicane à Rome. Cette visite à la paroisse anglicane du diocèse, une première pour un pontife, a vu la bénédiction d’une icône du Christ Sauveur réalisée par le Centre Iconographique de Bethléem.

Commandée par James Hadley, marguiller de tous les Saints, et réalisée par Ian Knowles, directeur du Centre Iconographique de Bethléem, l’icône du Christ Sauveur s’inspire d’une icône du Christ en gloire du 6ème siècle, présentée au palais du Latran à Rome. Selon la légende, l’icône, connue pour être « non écrite par une main d’homme » ou Acheropita, a été écrite par saint Luc et les anges.

« Cette icône est connue pour être miraculeuse ! Chaque fois que Rome était sous la menace, surtout dans les premiers siècles, le Pape apparaissait pieds nus portant cette image » raconte Ian Knowles.

Selon le Livre des Pontifes, le Pape Etienne II portait l’Acheropita sur ses épaules pour implorer la protection divine lors des attaques lombardes. L’icône était également honorée lors des processions de rue à certaines occasions telles que l’Annonciation, la Dormition et la Nativité de Marie.

Une autre inspiration derrière l’icône : l’oeuvre de l’artiste enlumineur Matthew Paris, un moine bénédictin du XIIIe siècle, un dessin du Christ en majesté qui se trouve dans son manuscrit Chronica Majora.

Le procédé de fabrication de l’icône du Christ Sauveur a seulement pris dix jours. « Il n’y a pas eu un seul jour où je ne pouvais pas peindre. Il n’y a pas eu un seul jour où j’ai eu à lutter pour être motivé. J’étais vraiment porté ! C’était tout à fait extraordinaire ! » dit Ian, encore partagé entre étonnement et émerveillement.

Ce n’est pas la première fois que le Centre Iconographique de Bethléem produit un travail respecté. L’année dernière, deux icônes représentant la scène de l’Annonciation ont été réalisées et installées à la cathédrale de Lichfield en Angleterre. « Être capable d’offrir cette icône, qui sera très importante dans l’Eglise, sera un témoignage durable du rapprochement entre l’Eglise catholique et l’Eglise anglicane » a souligné Ian.

La visite du pape François, qui a été saluée comme historique, unira non seulement les évêques anglicans, mais aussi les dirigeants chrétiens orthodoxes. « Le fait que cette rencontre soit œcuménique est très important » poursuit Ian. « Nous sommes nous aussi une communauté œcuménique. Lorsque Mgr Joseph Zerey m’a écrit, à l’ouverture de ce centre, il m’a dit que nous étions le véritable œcuménisme. Je garde sa lettre comme un document très important. L’évêque nous a dit quelle était notre force, ce que nous devons être dans l’Eglise. Cette dimension œcuménique est fondamentale. »

Cadeaux échangés

Ce geste d’échange de cadeaux entre les papes et les chefs de l’Eglise anglicane a toujours occupé une place importante lors de leurs différentes rencontres. En 1966, et juste après la signature de la Déclaration commune, le pape Paul VI a offert son anneau épiscopal à l’archevêque Michael Ramsey de Canterbury. Cinquante ans plus tard, et en commémoration de cette rencontre, le pape François a offert à l’archevêque de Canterbury, le docteur Justin Welby, une réplique de la crosse de saint Grégoire le Grand, à travers laquelle le Saint-Siège a vu « un beau symbole du profond œcuménisme significatif de cette rencontre » et « un symbole partagé de notre marche vers l’unité et la mission ». Le Dr Justin Welby avait à son tour remis à sa Sainteté une croix pectorale, symbole de réciprocité sur ce chemin de réconciliation.

Cette fois-ci, c’est le Centre Iconographique de Bethléem qui a contribué à geste, une commande certes, mais surtout une oeuvre à caractère œcuménique qui symbolise et qui témoigne, plus efficacement que des mots, du rapprochement entre Catholiques et Anglicans.

Saher Kawas

Photos: ©AP