Le pape François envoie un message aux peuples de Chypre et de Grèce avant sa visite apostolique

Publié le: November 29 Mon, 2021

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Avant le voyage apostolique à Chypre et en Grèce

2-6 décembre 2021

Chers frères et sœurs de Chypre et de Grèce, kaliméra sas ! [bonjour !]

Il ne reste que quelques jours avant notre rencontre et je me prépare à venir en pèlerin sur vos magnifiques terres, bénies par l'histoire, par la culture et par l'Évangile ! Je viens à vous avec joie, précisément au nom de l'Évangile, sur les traces des premiers grands missionnaires, en particulier les apôtres Paul et Barnabé. Il est bon de revenir aux origines, et c'est important pour l'Église afin de redécouvrir la joie de l'Évangile. C'est dans cet esprit que j'attends ce pèlerinage "aux sources", et je demande à chacun de m'aider à me préparer par ses prières.

En vous rencontrant, je me désaltérerai aux sources de la fraternité, qui sont si précieuses maintenant, alors que nous venons de commencer un voyage synodal universel. Il y a "une grâce synodale", une fraternité apostolique que je désire ardemment et avec grand respect : c'est la visite à Vous, chers Béatitudes Chrysostomos et Hieronymos, chefs des Eglises orthodoxes locales. En tant que frère dans la foi, j'aurai la grâce d'être reçu par Vous et de Vous rencontrer au nom du Seigneur de la Paix. Et je viens à vous, chers sœurs et frères catholiques, rassemblés dans ces terres en petits troupeaux, aimés si tendrement par le Père et auxquels Jésus, le Bon Pasteur, répète : "Ne crains pas, petit troupeau" (Lc 12,32). Je viens avec affection vous apporter les encouragements de toute l'Église catholique.

La prochaine visite me donnera l'occasion de m'abreuver également aux anciennes sources de l'Europe : Chypre, le rejeton de la Terre Sainte sur le continent ; la Grèce, foyer de la culture classique. Mais aujourd'hui encore, l'Europe ne peut ignorer la Méditerranée, cette mer qui a accueilli la diffusion de l'Évangile et le développement de grandes civilisations. La mare nostrum, qui relie tant de pays, nous pousse à naviguer ensemble, et à ne pas nous diviser en suivant des chemins séparés, surtout en ce moment où la lutte contre la pandémie exige encore un engagement commun et où la crise climatique pèse sur nous tous.

La mer, qui embrasse de nombreux peuples, nous rappelle avec ses ports ouverts que les sources du vivre ensemble résident dans l'acceptation mutuelle. Aujourd'hui encore, je me sens accueilli par votre affection et je remercie ceux qui préparent ma visite depuis longtemps. Mais je pense aussi à ceux qui, ces dernières années et encore aujourd'hui, fuient la guerre et la pauvreté, débarquent sur les côtes du continent ou d'ailleurs et ne trouvent pas l'hospitalité, mais l'hostilité et même l'exploitation. Ce sont nos frères et nos sœurs. Combien ont perdu la vie en mer ! Aujourd'hui, "notre mer", la Méditerranée, est un grand cimetière. En tant que pèlerin des sources de l'humanité, j'irai de nouveau à Lesbos, avec la conviction que les sources de la vie commune ne pourront refleurir que dans la fraternité et l'intégration : ensemble. Il n'y a pas d'autre voie, et c'est avec cette espérance que je viens vers vous.

Chers frères et sœurs, avec ces sentiments, je désire ardemment vous rencontrer vraiment tous! Pas seulement les catholiques, mais vous tous ! Et sur vous tous, j'invoque la bénédiction du Très-Haut, en portant dès maintenant devant Lui vos visages et vos attentes, vos inquiétudes et vos espoirs. Na íste pánda kalá ! [Que vous soyez toujours bien portants !]