JERUSALEM – Le mardi 26 mars 2019, nombre d’amis et religieux sont venus dire un dernier au-revoir au Père Jacques Fontaine, OP, qui fut l’une des grandes figures dominicaines de Jérusalem. Avec son concept de retraite itinérante, la Bible Sur le Terrain, qui existe toujours aujourd’hui, le Père Jacques a fait découvrir la Bible et la Terre Sainte à des milliers de personnes.
Le Père Jacques Fontaine, est décédé le 21 mars dernier à l’âge de 97 ans.
Les funérailles du religieux qui ont eu lieu ce jour ont rassemblé la communauté des dominicains à Jérusalem dans son ensemble, de nombreux prêtres et religieux, ainsi que la famille et les amis du Père Jacques. Dans son mot d’accueil, le Père Martin Staszak, le Prieur, a remercié le Consul général de France, Mgr Kamal Batisch et toutes l’assemblée d’être venus venir se joindre aux funérailles de ce frère « au rayonnement exceptionnel ».
Dans son homélie, le Père Etienne Nodet, OP, qui l’a connu pendant près de quarante-cinq ans a tracé le parcours du dominicain qui, ordonné en 1948 et arrivé en 1953 en Israël, s’installa à Jérusalem en 1960 pour créer un couvent, avec deux autres frères dominicains, dédié à l’étude du judaïsme. Ayant appris l’hébreu pendant une année de repos forcé, le Père Jacques s’attacha à découvrir la Bible à travers la lecture en hébreu des psaumes. Une habitude qu’il garda tout au long de sa vie jusqu’aux derniers moments. « Ce qui m’a toujours impressionné, a témoigné le Père Etienne, c’est la façon dont les psaumes sont toujours restés un repère dans la vie de Jacques. Même quand ces dernières années tout semblait confus dans sa tête, tout était très clair pendant la lecture des textes bibliques en hébreu. »
Alors qu’il avait déjà initié en France des missions bibliques en roulotte, le Père Jacques arrivé en Israël depuis quelques années proposa, après avoir parcouru la Terre Sainte, des retraites itinérantes pour faire découvrir la Bible dans le cadre d’un circuit partant du Sinaï jusqu’au Mont Hermon.
« Jacques savait faire de la Terre Sainte quelque chose qui parle au présent, a rappelé le Père Etienne, et il avait une capacité à rendre l’Ecriture très parlante. Le cadre très simple et trinitaire utilisé pour construire la retraite a permis à un grand nombre de participants de découvrir la Bible et la Terre Sainte ».
En 2008, à l’occasion de ses soixante ans d’ordination, le père Jacques a répondu aux question de l’Agence Zenit où il explique les débuts de la BST et son objectif : « Après cela, on partait de Jérusalem sans jamais la quitter. Les gens avaient découvert que cette histoire était la leur, ils avaient trouvé des compagnons de route, David, Jérémie, Zacharie … et avec eux ils s’acheminaient vers la cité dont Dieu est le fondateur et l’architecte. »
Pour répondre aux nombreuses demandes, les circuits en jeep sont devenus des circuits en bus et s’enchainent tous les étés. En 1991, le Père Jacques confie son œuvre au prêtre parisien Henry de Villefranche qui aujourd’hui encore avec d’autres prêtres continue de proposer ces circuits de B.S.T.
Les textes du jour pris tels quels pour la messe de funérailles de façon à respecter le désir de celui qui voulait être « Frère Jacques du temps Ordinaires » a rappelé la grande miséricorde de Dieu pour les Hommes. Des textes adaptés pour un homme qui au-delà de ces nombreux charismes a toujours porté en lui une angoisse dévorante.
A la sortie de la messe d’au-revoir, on a entendu à maintes reprises l’expression d’une reconnaissance très grande pour le fondateur de la Bible Sur le Terrain : « Ce que j’ai entendu au cours de la BST a transformé ma vie ! »
Merci beaucoup Père Jacques pour tout ce que vous avez apporté à des milliers de retraitants. Vous voici maintenant arrivé dans le Royaume de la paix du cœur en nous laissant sur terre un cadeau de grande valeur !
Cécile Klos