TERRE SAINTE - La nouvelle année académique 2020- 2021 a officiellement démarré dans la plupart des écoles du Patriarcat Latin. En prévision du retour des élèves, les services administratifs des écoles du Patriarcat Latin ont mis en place des règlementations établies par le ministère de l'éducation pour assurer la sécurité des élèves et l'efficacité du processus d'apprentissage pendant la crise du COVID-19.
Avant l'ouverture de l'année scolaire, des ateliers ont été organisés pour les enseignants sur l'utilisation de la technologie dans l'enseignement à distance, en particulier la plateforme Edunation (système d'apprentissage et d'enseignement en ligne lancé en 2019 pour les écoles du Patriarcat latin en Palestine, en Israël et en Jordanie). Cette plateforme a permis aux étudiants et aux enseignants de poursuivre les cours lorsque les écoles ont été fermées en raison de la propagation du nouveau coronavirus.
Les administrations ont également mis en place des procédures à adopter dans un contexte de crise sanitaire. Celles-ci comprennent le port de masques, la distanciation sociale dans les salles de classe, la mise en place de panneaux de sécurité COVID-19 dans les couloirs. À l'arrivée des élèves le matin, les enseignants prennent leur température et se désinfectent les mains avant de les envoyer en classe. Dans certaines écoles, l'alternance des jours de classe a été introduite, les élèves étant répartis en deux groupes, chaque groupe assistant aux cours la moitié de la semaine afin d'assurer un espacement adéquat entre chaque bureau.
D'autres écoles privées et publiques en Terre Sainte suivent également les règlements fournis par les ministères de l'éducation et de la santé, chacun dans sa propre région et son propre territoire. Malheureusement, certaines écoles ont signalé quelques cas d'infection par le virus et ont donc été fermées pendant diverses périodes.
La détérioration de la situation sanitaire à Gaza
À Gaza, le 8 août, plus de 500 000 étudiants sont retournés à l'école (système privé, publique et ONUsien, après la stérilisation des salles de classe et des installations scolaires). Le début de la nouvelle année scolaire visait à rattraper les cours manqués lors du confinement imposé à Gaza il y a six mois.
Depuis la découverte des premiers cas de la maladie en mars dernier, le gouvernement de Gaza a pris des mesures strictes et efficaces qui ont permis d'empêcher la transmission du virus dans le territoire dans les mois qui ont suivi. Il a déclaré l'état d'urgence, imposé une quarantaine de 21 jours à toute personne entrant dans la bande de Gaza et découragé tout voyage par les points de passage d'Eretz et de Rafah. Bien que les patients atteints de cancer et d'autres groupes vulnérables aient été autorisés à quitter le territoire au milieu de la pandémie, une réduction du nombre de consultations médicales et de permis de voyage pour les patients référés a été observée depuis le mois de mars.
Cependant, de nouveaux cas de COVID-19 à Gaza ont été signalés le 24 août, ce qui a conduit les autorités à imposer un couvre-feu de 48 heures, prolongé par la suite de 72 heures. Cette aggravation de la situation sanitaire s'est accompagnée d'une période de tensions croissantes entre le mouvement Hamas et les forces israéliennes, entraînant une réduction du volume de carburant de la seule centrale électrique de Gaza. Dans le quotidien de la paroisse de la Sainte Famille à Gaza, la découverte de ces cas d'actualité a signifié "l'arrêt des activités de l'école et de la paroisse jusqu'aux nouvelles directives des autorités locales" comme l'a indiqué le père Gabriel Romanelli à proterrasancta.org.
Le 5 septembre, une délégation ministérielle dirigée par le ministre de la santé de l'Autorité palestinienne Mai Alkaila a entamé une série de visites dans les différents établissements de santé de Gaza, afin d'inspecter la situation sanitaire générale et les défis des Gazaouis face au coronavirus et au blocus israélo-égyptien. Des médicaments et des fournitures médicales transportés par vingt camions ont également été livrés, ce qui a permis à l'Autorité palestinienne d'envoyer de l'aide à l'enclave pour la deuxième fois depuis le 28 février.
Dans la bande de Gaza, où vivent environ 1,8 million de Palestiniens sur une superficie de 365 km², on compte 1427 cas actifs de COVID-19 au 11 septembre, contre seulement 78 personnes qui ont été testées positives au virus le 8 août.
Le Séminaire du Patriarcat latin suspend l'année académique pour le Petit Séminaire
Le séminaire de Beit Jala a également pris certaines mesures pour s'adapter à la réalité que lui imposait la crise du COVID-19. En plus d'annuler de nombreux programmes, activités ainsi qu'une ordination sacerdotale, le séminaire a publié une déclaration, le 17 juin, annonçant la suspension de l'année académique 2020- 2021 pour le Petit Séminaire. La déclaration cite l'incapacité des séminaristes jordaniens à obtenir des visas, la fermeture des frontières entre la Jordanie et la Palestine et l'absence de vaccin contre le COVID-19 comme autant de raisons motivant cette décision. Le séminaire, avec ses prêtres, élaborera également un plan de suivi académique, spirituel et humanitaire de ces étudiants pendant l'année.
Les séminaristes du Grand Séminaire, d'autre part, ont été accueillis par le recteur, le père Yacoub Rafidi, le 16 août, tandis que la nouvelle année académique a été lancée le 27 août, avec une messe célébrée par le père Firas Abedrabbo, récemment ordonné.
Le président Abbas renouvelle l'état d'urgence, Israël prévoit un confinement
En Cisjordanie, le président Mahmoud Abbas a renouvelé l'état d'urgence pour la cinquième fois le 4 septembre, après que le nombre de cas actifs a atteint 9660, Hébron étant la ville la plus infectée avec 3729 cas actifs. Au 11 septembre, 10.080 cas actifs ont été signalés en Cisjordanie et 1.427 dans la bande de Gaza.
Le 10 septembre, les ministres israéliens ont voté en faveur d'un verrouillage en trois phases en Israël, qui devrait avoir lieu avant le Nouvel An juif, afin de tenter de freiner la propagation du virus. La première phase du blocus consistera à fermer les écoles (à l'exception de l'enseignement spécial), les entreprises et le secteur public, et les restaurants ne seront autorisés à livrer que des denrées alimentaires. Les personnes seront également limitées à 500 mètres de leur domicile.
Au cours de la deuxième phase, les écoles, les restaurants et les lieux de loisirs resteront fermés et la circulation entre les villes sera interdite.
La troisième phase du plan de fermeture, appelée plan "feux de circulation", imposera des restrictions en fonction de la gravité des taux d'infection dans les différentes villes et agglomérations. Les zones rouges sont celles où les restrictions sont les plus strictes, suivies des zones orange, jaune et verte, ces dernières étant des zones où la réglementation concernant les rassemblements à l'extérieur et à l'intérieur est faible.
En Israël, et au 10 septembre, il y a eu 33 681 cas actifs de COVID-19, sur un total de 144 267 cas signalés depuis le début de la pandémie.