JERUSALEM/BETHLEEM - A l'occasion de la fête de saint Antoine de Padoue, saint patron et protecteur de la Custodie de Terre Sainte ainsi que patron de la Antonian Charitable Society, une maison pour personnes âgées située à Bethléem, plusieurs messes et célébrations ont eu lieu dans les villes de Jérusalem, Bethléem et Jaffa.
Saint Antoine de Padoue est né en 1195 à Lisbonne, au Portugal. La richesse de sa famille, noble, lui permet d'étudier à une époque où l'analphabétisme est courant ; à l'âge de quinze ans, il rejoint les chanoines réguliers de la Sainte-Croix de Coimbra, un ordre religieux catholique qui suit la règle de saint Augustin. Très vite attiré par le style de vie des Franciscains, qu'il rencontre à Coimbra, il décide de les rejoindre après avoir appris la mort de cinq frères, décapités au Maroc pour avoir tenté de promouvoir le christianisme dans le pays. Inspiré par leur martyre, Saint Antoine, qui s'appelait alors Fernando, rejoint un ermitage à Olivais et change son nom (en hommage à saint Antoine le Grand, un moine égyptien). Après de brefs séjours au Maroc, en Sicile, en Toscane, il s'installe à Forli (Romagne), où, en 1222, on lui demande de prêcher pour un groupe de frères dominicains. Impressionnée par son éloquence et sa connaissance des Écritures, sa congrégation l'envoie en Romagne, où il rencontre le fondateur de l'ordre, François d'Assise. Il se met ensuite à enseigner et prêcher, avant de devenir le supérieur provincial de l'Italie du Nord et de s'installer dans la ville de Padoue. Il meurt d'ergotisme en 1231 ; moins d'un an après sa mort, en 1232, il est canonisé par le pape Grégoire IX. En 1946, en raison de son étude approfondie des Ecritures, le pape Pie XII le proclame "docteur de l'Eglise" et lui accorde le titre de Doctor evangelicus.
En Terre Sainte, saint Antoine de Padoue revêt une importance particulière : sa simplicité et sa dévotion à Dieu ont fait de lui un modèle de vie et de spiritualité franciscaine. En 1920, le pape Benoît XV en a fait le saint patron de la Custodie, après que que ce dernier ait intercédé pour les Franciscains pendant le conflit anglo-turc de 1917 : menacés d'emprisonnement, les Franciscains invoquent alors saint Antoine et sont miraculeusement épargnés. Depuis lors, le saint est fêté chaque année, le 13 juin, au cours d'une messe présidée par le Custode de Terre Sainte - actuellement le Père Francesco Patton.
Cette année, le Custode a d'abord célébré, pour l'occasion, une messe solennelle à Jaffa - l'église franciscaine de cette ville portant le nom de Saint-Antoine. Le lendemain, le P. Patton a présidé la messe traditionnelle à Saint-Sauveur (Jérusalem). "Par son exemple, saint Antoine nous enseigne que nous devons être prêts à risquer notre vie pour la paix", a-t-il déclaré au cours de la célébration, à laquelle ont assisté Sa Béatitude Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, évêque émérite, le consul général de Belgique à Jérusalem, ainsi que des représentants des églises coptes, arméniennes et syriaques catholiques, dont Mgr Yacoub Ephrem Semaan. "En ce jour de fête de notre saint patron", a ajouté le Custode, "que nous sachions nous aussi devenir des artisans de paix, afin d'en être des témoins dans chaque évènement concret de notre vie."
Plus tard, Mgr Pizzaballa a célébré une autre messe à Bethléem, à la Antonian Charitable Society, qui accueille et prend soin de femmes âgées depuis 1913. De nombreuses personnalités de Bethléem et ses environs, ainsi que des représentants des Eglises chrétiennes, ont assisté à la célébration, au cours de laquelle le Patriarche a insisté sur la différence entre la connaissance ("scientia", qui signifie science) et la sagesse ("sapientia", qui renvoie à sapere - goûter). "Prions saint Antoine d'intercéder pour nous et de nous donner la sagesse, c'est-à-dire d'accorder un goût, une saveur à notre vie quotidienne."