TERRE SAINTE - Elles portent du bleu, du noir, du marron ou du blanc... Elles travaillent dans des bureaux, des écoles, des institutions, des églises... Elles portent des croix autour du cou, un anneau autour du doigt, des voiles sur la tête... Elles sont les pierres vivantes de l'Église Mère, les âmes qui œuvrent discrètement pour faire rayonner l'Église. Parti à la rencontre de dix petites congrégations féminines de Terre Sainte, lpj.org vous invite aujourd'hui chez les Sœurs Disciples du Divin Maître.
Les Sœurs du Divin Maître (en blanc) avec des prêtres du Patriarcat et des sœurs mexicaines aux côtés de Sa Béatitude Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Shomali, Vicaire général, et Mgr Marcuzzo, évêque émérite, au sein de la Pro-Cathédrale.
Les Disciples du Divin Maître sont une congrégation de sœurs née en Italie en 1924. Bien que la maison mère soit située à Rome, la congrégation est maintenant implantée dans plus de vingt-cinq pays différents. Ses membres se consacrent particulièrement à l'adoration eucharistique, au service des prêtres et à la liturgie.
La Famille paulinienne
Fondée par Bienheureux James Alberione (1884-1971), la congrégation des Sœurs Disciples du Divin Maître fait partie de ce qu'on appelle aujourd'hui la Famille paulinienne. Composée de dix institutions religieuses différentes, toutes fondées par le Père Alberione, cette famille comprend notamment la Société Saint-Paul, les Filles de Saint-Paul, les Sœurs de Jésus Bon Pasteur et les Sœurs de Marie Reine des Apôtres, ainsi que d'autres institutions diverses composées de personnes consacrées et de laïcs.
A l'origine, l'objectif de cette Famille était l’évangélisation et la promotion de la foi catholique à travers l’utilisation des médias. Tel est encore aujourd'hui le charisme de la Société et des Filles de Saint-Paul, ainsi que de quelques autres membres de la Famille paulinienne. Cependant, certaines des congrégations et institutions fondées par le Père Alberione se sont vues confier d'autres missions, telles que l'éducation religieuse ou la prière pour les vocations. Les Sœurs Disciples du Divin Maître ont été chargées de trois tâches : l'adoration eucharistique, le service des prêtres et la préparation liturgique.
Sœur Miriam, de Pologne, et Sœur Concettina, de Corée, priant dans la co-cathédrale du Patriarcat latin.
"Après que le Père Alberione a fondé la Société et les Filles de Saint-Paul, très ouvertes au monde en raison de leur charisme, son directeur spirituel lui a conseillé de fonder une autre congrégation, plus contemplative, et dont les membres seraient disposés à offrir leur vie et leur prière pour ces deux premières institutions", explique Sœur Miriam, qui a rejoint les Disciples du Divin Maître à 19 ans. "Le Père Alberione a d'abord pensé à confier cette tâche aux sœurs dominicaines, mais, comme leur charisme n'avait rien à voir avec celui de la Société et des Filles de Saint-Paul, elles ont refusé. Et c'est ainsi que nous sommes nées".
Comme mentionné plus haut, la Famille paulinienne comprend également des laïcs, à travers l'Association des coopérateurs pauliniens. Certains de leurs membres, étroitement associés aux Sœurs Disciples du Divin Maître, participent activement, par des prières et des intercessions, à la mission confiée aux Sœurs – c’est-à-dire la prière eucharistique, le service des prêtres et la liturgie.
Une mission en trois parties
"Le premier et le plus important aspect de notre mission est la prière eucharistique". Assise dans une petite pièce remplie de vêtements liturgiques au sein du Patriarcat latin de Jérusalem, où elle travaille depuis deux ans, Sœur Miriam sourit. "La présence eucharistique est au centre de nos vies. Nous prions donc une heure et demie par jour, pour les prêtres, pour la Famille paulinienne... Et nous prions aussi la nuit, pour la réparation et le pardon des péchés."
Parce que sans les prêtres, les gens ne pourraient pas faire l'expérience de cette présence eucharistique, la mission des Sœurs Disciples inclut également le service aux prêtres. Ce service peut prendre différentes formes : prier pour les vocations, s'occuper des prêtres malades ou âgés, les assister dans leurs tâches pastorales... Mais aussi préparer la liturgie, qui est le troisième aspect de la mission des Sœurs Disciples. "Certaines de nos sœurs sont architectes, elles participent à la conception des églises – autels, sacristies, tabernacles... D'autres s'occupent de la musique liturgique, préparent les messes et les vêtements liturgiques... Ici, au Patriarcat latin, c'est la mission de Sœur Concettina."
Les Sœurs avec le Patriarche, les évêques, les prêtres et le personnel du Patriarcat.
Quant à Sœur Miriam, elle veille au bon fonctionnement de la maison, travaillant main dans la main avec les équipes d'entretien et de ménage pour s'assurer que tout se passe bien.
Au cœur de l'Eglise de Jérusalem
"Durant ma jeunesse, je ne me souciais guère des études et de l'école", raconte-t-elle. "Puis un jour, je suis partie en pèlerinage – tous les étudiants chrétiens le font, c'est une tradition en Pologne – et c'est là que j'ai brièvement rencontré les Sœurs Disciples du Divin Maître. Quelques mois plus tard, une idée m'est venue à l'esprit : "Je veux les rejoindre".
Rejetant l'idée comme un produit de la fatigue ("trop de révisions"), Sœur Miriam a attendu un certain temps avant d'en parler à sa mère – car elle ne savait rien de la congrégation, pas même la nature de leur mission. Elle finit par leur écrire deux lettres : la première reste sans réponse, la seconde débouche sur une invitation à venir passer du temps avec elles. "Ce que j'ai fait. Et c'est ainsi que j'ai fini par les rejoindre."
Le Patriarche offrant un cadeau aux Soeurs n guise de remerciement pour leurs services
A la suite de son entrée dans la vie religieuse, et après deux ans d'études en Italie et une courte période en Ukraine, Sœur Miriam est envoyée en Terre Sainte en 2009, où elle travaille dans la bibliothèque de la Custodie jusqu'en 2012. Elle retourne ensuite en Pologne et devient mère supérieure de son couvent, trésorière, ainsi que guide pour les pèlerins. Elle revient en Terre sainte en 2020, pour travailler au Patriarcat latin de Jérusalem. "Ce que je fais ici maintenant, et ce que je fais depuis que je suis responsable, c'est superviser et organiser tout l'entretien de la maison, dans la cuisine, les bureaux... ainsi que les événements qui ont lieu ici, au Patriarcat."
Pour Sœur Miriam, travailler ici après avoir travaillé à la Custodie est une expérience profondément riche. "C’est comme contempler les deux faces d'une même pièce", explique-t-elle. "Avec la Custodie, on découvre l'histoire et le travail des Franciscains, notamment en ce qui concerne les Lieux Saints, qu'ils gardent depuis plus de 800 ans. Ici, au Patriarcat, on est au cœur de l'Eglise de Jérusalem, qui est elle-même le cœur même de l'Eglise universelle."
A l'intérieur de la Grotte de la Nativité à Bethléem
"Je trouve aussi que c’est une riche expérience, parce qu’elle est concrète, enracinée dans la vie réelle", renchérit Sœur Concettina. Née en Corée et élevée dans une famille chrétienne, elle commence très tôt à chercher des moyens de servir l'Eglise. Au fur et à mesure que sa vocation grandit, elle visite différentes congrégations ; mais ce n'est qu'après trois ans de recherche qu'elle rejoint les Disciples du Divin Maître, à vingt-trois ans. Elle va alors à Rome pour étudier, revient en Corée pour enseigner la liturgie, puis est envoyée en Terre Sainte, d'abord pour travailler à la Custodie, puis au Patriarcat latin.
"Avant de venir ici, j'ai beaucoup étudié. Étudier, c'est bien, mais c'est théorique. Ici, comme je supervise tout ce qui touche à la liturgie, je rencontre beaucoup de gens, surtout après les messes et les célébrations. Ainsi, mon quotidien ici est pratique, et chaque aspect est rempli de vie."
Découverte de la Terre Sainte
Bref aperçu
- Nom : Sœurs Disciples du Divin Maître
- Fondateur : † P. James Alberione
- Acronyme : PDDM
- Charisme "Aimer le Christ vivant dans l'Eucharistie, dans le sacerdoce et dans la liturgie".
- Spiritualité : "Aspirer à vivre intégralement l'Évangile de Jésus-Christ Voie, Vérité et Vie, dans l'esprit de saint Paul, sous le regard de Marie Reine des Apôtres."
- Pays d’origine : Italie
- Localisation aujourd’hui : Italie, États-Unis, Canada, Mexique, Venezuela, Équateur, Colombie, Brésil, Argentine, Chili, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Japon, Philippines, Taiwan, Hong Kong, Australie, Inde, Burkina Faso, Congo-Brazzaville, Irlande, Espagne, Portugal, Pologne, Ukraine, République tchèque, France et Terre Sainte.
- Habit : la couleur dépend du pays, mais toutes les Sœurs portent un voile et une croix. Pour le travail, un autre habit, également blanc mais avec une coupe et un col différents, peut être porté.
- Anecdote(s) : la première Mère de la congrégation, Mère Maria Scholastica, a été déclarée Vénérable en 2013 par le Pape François, en reconnaissance de ses vertus héroïques.
- Site Internet : https://www.pddm.org/fr/